De Francfort à Londres, les guerres financières du Brexit

“Instruments de puissance géopolitique, les places financières européennes sont au cœur d’une guerre économique entre États pour revendiquer un leadership international. Première place financière en Europe, la City compte de nombreux concurrents, au premier rang desquels les bourses de Francfort et Paris. Le vote du Brexit en 2016 a redistribué les cartes : il constitue l’occasion pour Francfort d’asseoir sa domination après des années de rivalités avec la City cependant il représente aussi une réelle opportunité pour d’autres parties intéressées, comme la France, de se faire une place sur l’échiquier.

Notre rapport (*)a été conçu selon une grille de lecture des stratégies d’influence, d’attaques informationnelles et parfois de provocations de la part des différents protagonistes.

Dans un premier temps, nous avons commencé nos travaux par un cadrage historique : les rivalités historiques entre les places financières de La City et de Francfort pour assurer leur souveraineté financière et profiter du mouvement de « globalisation financière » pour asseoir leur domination sur le monde de la finance.

Nous avons ensuite étudié un premier champ de bataille : les rapports de force entre Londres et l’Union Européenne dans le cadre du Brexit.

Nous avons analysé l’émergence des ambitions d’un acteur, qui tenait plutôt jusque-là un « second rôle » sur l’échiquier : la place financière de Paris.

Aujourd’hui, alors que la large victoire des conservateurs aux législatives de décembre dernier donne les pleins pouvoirs à Boris Johnson pour finaliser rapidement la sortie du Royaume-Uni avec le risque d’un « hard Brexit », nous avons voulu déterminer les facteurs qui pourraient permettre à la France de réaliser ses ambitions mais aussi les risques qui l’empêcheraient d’atteindre ces objectifs. Trois critères ont été retenus : la compétitivité, la capacité d’innovation et l’éducation.”


(*) Retrouvez mon étude co-écrite avec Emilie Barbeau, Guillaume Gascoin, Alexandre Merancienne et Tomislav Pautard et publiée sur le site infoguerre le 16 janvier 2020.

https://infoguerre.fr/wp-content/uploads/2020/01/Guerres-financi%C3%A8res-et-Brexit.pdf



Crowfunding 2 – la suite !

 

C’est avec grand plaisir que je reprends l’écriture sur mon blog. Mes projets sont toujours en cours mais cela me manquait de ne pas l’alimenter.

Aujourd’hui, je vous propose de revenir sur un sujet que j’ai évoqué en 2014, le crowdfunding.

Pour commencer et puisque les données globales 2014 sont désormais disponibles, voici une mise à jour des chiffres fournis précédemment :

  • 3 milliards d’euros ont été récoltés en 2014 en Europe par les sites de Crowdfunding, soit une hausse de +144% par rapport à 2013.
  • La France se classe 2ème sur le marché européen, les montants ont doublé sur 2014 et s’élèvent à 154 M€ (pour rappel, en juillet dernier, je vous indiquais le chiffre de 66 M€ sur le premier semestre).

Selon une étude menée par le cabinet Ernst & Young et l’université de Cambridge (sur un échantillon de 14 associations du secteur et 255 plates-formes en Europe), il apparaît que le financement participatif est principalement soutenu par les plateformes anglaises (79% de la collecte totale). La raison principale de cet écart est une réglementation plus favorable au Royaume-Uni que dans le reste de l’Europe. Un nouveau régime est entré en vigueur le 1er avril 2014, la réforme française n’est entrée en vigueur que sur le dernier trimestre 2015 et n’a donc peut-être pas encore produit ses effets.

Autre point à noter, alors qu’à l’origine le crowdfunding consistait principalement à financer des projets artistiques, ce mode de financement est de plus en plus utilisé par les entreprises. Les PME auraient ainsi levé 201 M€ (+72% versus 2013). Elles seraient au total plus de 5 800 à avoir utilisé le crowdfunding sur 2014. Sur ce point, le Royaume-Uni reste également en tête du classement.

La tendance du crowdfunding à se positionner comme une alternative au financement traditionnel se confirme. Toujours selon la même étude E&Y et de l’université de Cambridge, si le rythme de croissance se maintient, la collecte via les plateformes en ligne pourrait atteindre les 7 milliards d’euros en Europe en 2015.

To be continued…