Innovation : les huit piliers pour favoriser la créativité et l’innovation en entreprise

Forte du constat qu’il est bien plus difficile pour des sociétés bien établies sur leur marché de faire preuve de créativité et d’innovation que d’optimiser la performance de leurs processus, une équipe McKinsey a mené pendant 5 ans une étude (basée sur des interviews, des ateliers et des enquêtes auprès de 2 500 cadres issus de plus de 300 entreprises).

Leur objectif ? Comprendre quels sont les facteurs qui permettent à une société d’être plus innovante qu’une autre.

Leur étude a abouti à l’établissement d’une liste de huit piliers fondamentaux de l’innovation.

Je vous propose de découvrir dans le détail quels sont ces huit éléments et ce qu’ils recouvrent.

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  • Aspire : faire de l’innovation un moyen prioritaire de développement de la croissance de l’entreprise et décliner des objectifs qui reflètent cette stratégie. Les cibles doivent être suffisamment larges afin que chaque manager puisse intégrer dans son business plan une enveloppe spécifiquement dédiée à l’innovation.

 

  • Choose : investir dans un portefeuille d’initiatives cohérent et équilibré en termes de risques et selon un timing pertinent tout en mobilisant les ressources nécessaires.Une fois cette étape franchie, la démarche doit être transparente (chaque collaborateur doit savoir quels sont les sujets qui sont développés en interne et quelles sont les équipes). De plus, une gouvernance spécifique doit être mise en place afin d’évaluer en permanence la composition de ce portefeuille et non uniquement son avancement, les risques inhérents et la valeur de ces initiatives.

 

  • Discover : avoir une vision du business, du marché et de la technologie qui puisse se traduire en proposition de valeur. Le processus de découverte est itératif et la fabrication de prototypes peut aider les entreprises à continuer à apprendre tout en développant, testant, validant et en améliorant ses innovations.

 

  • Evolve : créer des business models qui offrent des sources de profit défendables et évolutives. L’innovation en matière de modèle d’affaires est cruciale pour la logique économique de la chaîne de valeur, la diversification des sources de profits et le changement des modèles d’exécution. Aujourd’hui, cette réflexion est peu déployée dans les grands groupes : certains attendent d’être directement menacés avant de l’enclencher, à ce stade elles ne peuvent qu’espérer qu’il ne soit pas trop tard. Amazon (par la proposition croissance de services diversifiés) et le Financial Times (afin de contrer la digitalisation croissante des médias, le journal a lancé un modèle de souscription d’abonnement innovant) sont de bons exemples de grands groupes qui ont su remettre en cause leur modèle économique avant de se retrouver au pied du mur.

 

  • Accelerate : supplanter ses concurrents en développant et en lançant des innovations rapidement et efficacement tout en maintenant un processus décisionnel validant les différentes étapes du projet. De leur côté, les instances décisionnelles doivent cependant éviter une aversion au risque trop forte et d’ériger des barrières entre une idée géniale et l’utilisateur final. Le succès du projet dépendra de la faculté de l’entreprise à amener les parties prenantes en interne à collaborer de façon transversale.

 

  • Scale : lancer les innovations à la bonne échelle (activité de niche ou globale) sur des marchés et de segments de marchés pertinents.

 

  • Extend : créer et capitaliser sur des réseaux externes. La mise en place d’une collaboration intelligente avec des partenaires externes va bien au-delà de l’acquisition de nouvelles idées ou visions, elle permet de mutualiser les coûts, les risques et d’identifier des moyens pour atteindre plus rapidement le marché ciblé.

 

  • Mobilize : motiver, récompenser et amener ses collaborateurs à innover à plusieurs reprises.

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Je vous conseille de regarder cette présentation[1] par Nathan Marston (Directeur chez McKinsey) qui explique notamment pourquoi l’innovation devient de plus en plus importante dans la stratégie de croissance de l’entreprise.

Mon seul regret par rapport à cette présentation est que plus d’exemples ou de business case auraient pu être développés en complément de celui d’Amazon et du Financial Times.

[1] https://youtu.be/MCArTQTR2No

Je dois assumer les décisions que je réprouve

Après une trêve estivale, je reprends le rythme et vous propose de découvrir une chronique sur le thème du Leadership.

Il s’agit d’un article d’Eléna Fourès paru dans les Echos en juin dernier et dont le titre a attiré mon attention.

Qui n’a pas été au cours de sa vie professionnelle dans la situation de devoir assumer une décision prise par son entreprise alors qu’il ne l’approuvait pas ?
Eléna Fourès, travaillant sur les notions de Leadership et de Multiculturalité au sein de son cabinet « Idem per Idem », présente ses conseils pour gérer ce genre de situation.

Le « Triangle identitaire »
Sa solution consiste à trouver un équilibre entre les trois côtés d’un        « Triangle Identitaire » [Sinon, vous pourriez tomber dans un autre type de triangle, celui des Bermudes] : la personne, la fonction et l’expert métier.
Lorsque l’arbitrage pose problème, il est nécessaire d’identifier quel aspect prédomine. Si vous identifiez que la source du problème est

– l’ « expert métier », il est important d’accepter que ce n’est pas à lui   d’assumer cette décision, mais que c’est à la fonction de la déployer
– la « personne », cela signifie que vos valeurs personnelles sont en conflit avec celles de l’entreprise. Selon Eléna Fourès, dans 1% des cas, ce conflit vous amènera peut être à la démission. Dans les 99% autres, il faudra remettre en avant la « fonction » au détriment de la « personne ». Pour illustrer cette situation, elle propose de se remémorer le cas de Zinédine Zidane lorsqu’il était capitaine de l’Equipe de France lors de la Coupe du Monde de Football 2006 et de son geste envers Materazzi (Zidane vs Materazzi).
Si vous ne voulez pas faire partie des 1% qui abandonnent le navire, elle propose une To Do / Not to List.

A faire :
1) S’arbitrer i.e identifier qui prédomine et faire taire les parties inappropriées
2) Se gouverner – se convaincre, par exemple, que cette situation n’est pas « son terrain de jeu » ou que nous n’avons « rien à dire dans ce contexte ».
3) Prendre du recul

A ne pas faire :
1) Etaler ses états d’âme – « Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous ! »
2) Chercher à changer l’entreprise [Note personnelle : vous pourriez y laisser des plumes…]
3) Tirer des conclusions hâtives et extrémistes : “l’entreprise, ton univers im-pi-toya-ble…” pour reprendre le générique de ce feuilleton télévisé américain où les Ewing se disputaient l’empire familial [Cette illustration n’engage que moi !]. Pour Elena Fourès, plus on progresse, plus il faut apprendre à faire des choix et fédérer les intérêts divergents. De quelle légitimité dispose-t-on pour gérer les autres si l’on ne se gère pas soi-même ?
Et vous, qu’en pensez vous ?

Pour aller plus loin :
Si vous souhaitez suivre les chroniques d’Elena Fourès, je vous invite à consulter régulièrement la page « Business – Directions Générales » des Echos [Outre cette chronique, si les thèmes de la gouvernance d’entreprise, de leadership, de stratégie vous intéressent, cette page est très intéressante]

Http://business.lesechos.fr/directions-generales/index.php
Sujet Connexe – Le leadership au féminin : http://www.editionsprogressor.com/fr1/img/pdf/IP_cahiers-drh_mars2011.pdf

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